Les cours obligatoires pour tous les détenteurs de chien vont bientôt faire leur retour dans le canton de Fribourg. Le Conseil d’Etat a en effet transmis mercredi matin aux médias une modification de loi en ce sens.
Cette démarche fait suite à une motion du centriste Bertrand Morel (Lentigny) et du libéral-radical Romain Collaud, aujourd’hui conseiller d’Etat, partiellement acceptée en mai 2021 par le Grand Conseil. Pour rappel, de tels cours avaient déjà été introduits au niveau fédéral en 2008, après le décès d’un petit garçon de six ans à Oberglatt, dans le canton de Zurich, attaqué par des pitbulls sur le chemin de l’école. Décrétée sous le coup de l’émotion, l’obligation avait toutefois été abolie huit ans plus tard afin de laisser les cantons légiférer à leur guise. Concrètement, à Fribourg, ces cours devront comprendre au moins cinq heures de théorie. Ils s’adresseront aux personnes qui n’ont jamais détenu de chien ou qui n’en ont pas détenu depuis plus de dix ans (la durée de vie d’un chien étant en moyenne de dix à douze ans).
Par ailleurs, tout chien nouvellement détenu sera soumis à une évaluation de conductibilité, même s’il ne s’agit pas du premier animal détenu par la personne propriétaire. Cette évaluation devra avoir lieu dans un délai de dix-huit mois dès l’inscription du chien. Le Conseil d’Etat précise: «L’évaluation de conductibilité doit pouvoir permettre de déterminer la capacité du détenteur à garder son chien sous contrôle ainsi que d’évaluer le comportement du chien par l’éducateur afin qu’il ne mette pas en danger des humains ou autres animaux. Avec le délai de dix-huit mois, le détenteur a ainsi la possibilité de suivre des cours pratiques avec son nouveau chien s’il le juge nécessaire».
En cas d’échec lors de cette évaluation, restera la possibilité de la répéter au maximum deux fois dans un délai supplémentaire de douze mois. En cas d’échec à la troisième évaluation ou si l’évaluation ne devait pas être répétée dans les douze mois, alors l’éducateur devra en informer le Service de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (SAAV). Ce dernier procédera à une évaluation officielle. Le pouvoir cantonal note: «Au vu du résultat obtenu, des mesures éducatives ou de sécurité publique pourraient être ordonnées. Par exemple, l’obligation de poursuivre les cours d’éducation canine avec le suivi d’un vétérinaire comportementaliste ou le port de laisse et de muselière pourrait être ordonnés». Ces nouvelles dispositions seront débattues prochainement par le Grand Conseil. A noter qu’en 2019, le SAAV a enregistré 107 cas de morsures de chiens sur des humains, dont 22 sur des enfants de 0 à 13 ans.
Source de cet article : La liberté.ch